top of page
Rufisque : regard sur une ville
Sénégal_2014-2015
 
Trois photos de la galerie ont été exposées au OFF de la Biennale d'art contemporain de Dakar 2016 à la Fondation Sococim avec le Collectif Regard sur la ville
Elles sont signalées par cet icone

​

Rufisque. Les ruines de cet ancien comptoir colonial sont les traces béantes et oubliées d’un passé de pierre où les bateaux chargeaient leurs lourdes cargaisons sur la côte sénégalaise pour les envoyer vers d’autres continents. Les hangars qui tiennent encore debout restent les seuls témoins historiques. Vulnérables, ils sont soumis aux effets dévastateurs du temps et à l’utilisation anarchique de l’espace.

C’est dans ce contexte que Touré Mandémory a initié Regards sur une ville, dans l’objectif de faire un état des lieux et de dénoncer une situation alarmante. Avec un collectif de photographes et un regard en commun sur Rufisque à travers les regards tout à la fois multiples et uniques de ses participants. Agents de liaison entre l’Histoire et le présent, nous avons sillonné le quartier ancien, et tenté de fixer une image de Rufisque à cet instant présent pour montrer en particulier les dégâts engendrés par le temps et l’oubli. Néanmoins, à travers les très nombreuses images produites sur Rufisque, d’autres manières de voir la ville peuvent être interprétées comme autant de pistes de réflexion pour réhabiliter les anciens bâtiments et améliorer les conditions de vie de ses habitants, notamment en humanisant leurs relations.

Pour ma part, c’est à travers une série de clichés mettant en scène l’homme dans le bâti que j’ai abordé la question. Perdu, fier, joueur, tourmenté, l’homme à Rufisque a noué des relations d’amour et de haine avec cette ville qui représente un passé honteux mais avec lequel il doit concilier le présent. Petit grain de sable dans une machine à remonter le temps, il squatte les ruines et se les approprie, mais il les laisse aussi se désagréger petit à petit. Quand à l’espace, il le prend, s’y installe, le colonialise, le redéfinit à travers ses activités, son travail, sa vie de tous les jours.

Au regard des artistes, Rufisque s’ouvre peu à peu au regard des autres.

bottom of page