top of page

 

Taxis de Dakar

Sénégal, 2015

​

A Dakar, on les voit partout et tous les jours, tellement que si on n’en a pas besoin ils se fondent dans le paysage urbain et on ne s’en préoccupe que lorsqu’on s’énerve contre eux dans la circulation.

Et pourtant, les taxis sont les poumons d’un pays, et le reflet de son état de santé.

A Dakar, les voitures jaunes sont bien nombreuses. Elles se disputent le marché avec des compagnies de taxis privés, des petits cars (les rapides), des bus de ville, et un marché parallèle de transports collectifs. Du coup, la capitale sénégalaise ayant aussi subi le contrecoup de la crise économique mondiale, le trafic s’en ressent et les consommateurs cherchent des moyens de transport moins onéreux quand ils n’ont pas d’autre solution (covoiturage et marche à pied). Les chauffeurs de taxis officiels se plaignent donc de l’atmosphère ambiante et accusent une forte baisse de leur activité. Les coutumes musulmanes leur autorisant plusieurs femmes, ils ont souvent de lourdes charges à domicile, obligeant la plupart d’entre eux à multiplier les heures. Ils restent cependant fatalistes et la solidarité les pousse à se regrouper en « coopératives » (corporations) dans la mesure où il n’y a pas de Fédération. Les syndicats sont loin des préoccupations principales du métier et n’ont que peu de relations avec eux.

La plupart des chauffeurs de taxis jaunes sont réunis dans des stations plus ou moins importantes selon les quartiers. Les plus grosses sont organisées autour d’un lieu de prière (ou à côté d’une mosquée) et un espace pour nettoyer et réparer les véhicules, et en général le déjeuner est commandé auprès d’une dame qui passe aux heures des repas. Les chauffeurs se préparent leur ‘attaya’ tous les soirs.

Les stations répondent à un règlement tacite et sont sous la ‘présidence’ d’un chauffeur élu. Il est le référent de la station et on s’adresse à lui aussi bien pour l’informer d’une situation personnelle particulière que d’un départ pour quelques jours (par exemple). S’il décide quelque chose, l’ensemble des chauffeurs le suit en général.....

​

Textes de Patricia Keita et photos de Nathalie Guironnet

Textes à consulter en ligne

​

bottom of page